Planter pour un avenir meilleur, qu’est-ce que ça signifie réellement?

« Rome ne s’est pas construite en un jour… et les forêts non plus. »

Dans la course effrénée vers un développement durable, un combat se dresse : celui de la conservation des forêts. Si une ville est un ensemble complexe d’emboîtements de structures, de routes et de personnes pour que cela fonctionne, je peux vous assurer que la forêt est bien plus que cela.

Et pourtant, nous savons tous à quel point elles sont importantes. Mais savons-nous vraiment pourquoi ?

À l’école, on nous a enseigné que lorsque les arbres grandissent, ils produisent de l’oxygène, absorbent le carbone et, grosso modo, nettoient l’atmosphère. Et c’est à peu près vrai. Cependant, les arbres proviennent des forêts, et celles-ci se raréfient de plus en plus sur la planète, ce qui contribue en partie au problème majeur que nous affrontons : le réchauffement climatique.

Alors, oui, nous pourrions simplement en replanter ! Mais comme mentionné précédemment, c’est bien plus complexe que cela.

Si vous vous sentez également concerné par cette question, accrochez-vous bien, car cet article ne fera pas dans la demi-mesure !

Les forêts, gardiennes de l’équilibre climatique

Les forêts sont communément appelées des « puits de carbone ». En effet, grâce à la photosynthèse, les arbres absorbent le dioxyde de carbone.

De plus, ils stockent ce carbone dans leur biomasse, réduisant ainsi la concentration de CO2 dans l’air.

Cette capacité des forêts à absorber le carbone leur permet d’atténuer les effets du changement climatique. Cela en limitant l’augmentation des températures à l’échelle mondiale.

Les stocks de carbone

À long terme, c’est-à-dire sur plusieurs années, les arbres stockent le carbone dans leur bois, leurs feuilles et leurs racines. Outre les arbres eux-mêmes, les sols jouent également un rôle crucial dans la séquestration du carbone. L’accumulation de plantes et d’arbres morts au sol forme ce que l’on appelle le « carbone organique ». Il s’agit des matières organiques contribuant à la régénération des sols pour soutenir le cycle de vie des arbres et des forêts.

Briser l’un des maillons de cette chaîne, c’est rompre l’équilibre.

Au-delà des simples plantations : la complexité du reboisement

Anecdote

Olivier nous livre une histoire captivante dans l’épisode 4 de son podcast (d’ailleurs, je vous recommande vivement d’y jeter une oreille, c’est vraiment passionnant !).

Ayant travaillé pour l’entreprise Yves Rocher, Olivier a eu l’occasion de rencontrer des dirigeants, dont Jacques Rocher, Président de la Fondation familiale. Celui-ci était profondément engagé en faveur d’une vision durable. Et il avait opté, à l’époque, pour une solution apparemment évidente pour le climat : planter le plus grand nombre d’arbres possible, et pour ce faire au moindre coût !

120 millions d’arbres ont été plantés et c’est énorme pour le climat. Ceci étant, bien que louable, on sait maintenant l’importance de la biodiversité et il faudrait faire des reboisements justement en considérant la biodiversité.

La complexité d’une forêt réside dans sa définition en tant que milieu naturel abritant une multitude d’espèces, tant animales que végétales. Chacune de ces espèces dépend des autres pour survivre, ce qui fait de la forêt un écosystème reposant sur sa biodiversité.

Le défi réside en grande partie dans la sélection d’espèces adaptées au climat et au sol local, plutôt que de privilégier la quantité à la qualité. En favorisant la monoculture d’espèces non indigènes, on risque de dégrader les écosystèmes locaux et de réduire la biodiversité.

Les défis que nous affrontons tous

La déforestation constitue la principale menace pour les forêts. L’expansion agricole, l’exploitation forestière illégale et les incendies de forêt sont les principales causes de la disparition de la biodiversité et des espèces en voie d’extinction.

Les changements climatiques, notamment l’augmentation des températures, les sécheresses et les événements météorologiques extrêmes, menacent également les écosystèmes forestiers. La dégradation des forêts contribue à ces phénomènes, créant ainsi un cercle vicieux.

La pauvreté et l’insécurité alimentaire sont également liées à la déforestation, de nombreuses populations locales dépendant des ressources forestières pour leur subsistance.

L’engagement d’Aroma Forest

Lors de son arrivée à Madagascar, Olivier Behra a réalisé que la biodiversité de cette île, avec sa variété de plantes et d’animaux, était incomparable. Par exemple, la pervenche de Madagascar, une plante présente uniquement sur l’île, est utilisée pour traiter la leucémie infantile. Elle sauve ainsi des millions d’enfants dans le monde.

Malheureusement, Madagascar fait partie des pays les plus pauvres et est confronté à une importante déforestation. Pour tenter d’enrayer ce phénomène, Olivier a créé le sanctuaire de Vohimana. Un espace forestier protégé au milieu de la forêt tropicale humide de moyenne altitude, riche d’une biodiversité animale et végétale unique au Monde. Aujourd’hui, Vohimana est un sanctuaire pour 79 espèces végétales menacées de disparition. Parmi elles, 4 sont considérées par les scientifiques en danger critique d’extinction sur la planète. Mais c’est aussi un refuge pour 80 espèces de grenouilles différentes, des caméléons et 12 espèces de lémuriens dont 3 en danger critique d’extinction.

Et pour étendre un peu plus ce qu’il reste de forêt, on a planté autour de la forêt plus de 400 000 arbres de plus de 100 espèces différentes.

Il faut impliquer les communautés locales pour que tout projet de conservation perdure, et l’idée a été d’aider à valoriser les plantes locales. C’est ainsi qu’a débuté l’aventure d’Aroma Forest, une entreprise sociale et solidaire productrice d’huiles essentielles. Tous les bénéfices de l’entreprise malgache sont réinvestis dans le développement.

La magie de l’inoculation

Il est donc nécessaire de comprendre les spécificités de chaque plante en termes de croissance et d’environnement. En effet, de nombreuses plantes nécessitent des conditions particulières pour prospérer. Après avoir subi une coupe ou un incendie, certaines forêts peuvent se régénérer par elles-mêmes. Cependant, s’il y a plusieurs brûlis, leur capacité à se régénérer va disparaître.

La biodiversité est essentielle pour permettre de voir prospérer les propriétés uniques des plantes. Par exemple, le bois de santal, originaire d’Asie, ne se développe que lorsqu’il parasite un autre arbre. Bien que cela puisse sembler une forme de parasitisme, c’est en réalité un exemple de symbiose naturelle.

L’engagement d’Aroma Forest et ses actions futures

Face à ces défis, Aroma Forest s’est engagée à plusieurs niveaux. L’entreprise et son ONG partenaire, L’Homme et l’Environnement, collaborent avec des scientifiques et des regroupements d’organisations. Ensemble, ils ont acquis de l’expérience dans les reboisements en essences locales. Il s’agit de partager les expériences en matière de régénération forestière afin de mieux comprendre comment recréer la fabuleuse complexité de la biodiversité forestière. En outre, Aroma Forest et L’Homme et l’Environnement impliquent activement les communautés locales. Mais surtout, ils font aussi le lien pour permettre d’accueillir des étudiants nationaux et internationaux sur le terrain pour permettre une meilleure appréhension de solutions à développer dans l’avenir.

Trop souvent, le changement climatique et la déforestation sont évoqués sans réelle compréhension de leurs implications. En adoptant une approche collaborative et innovante, Aroma Forest contribue à la préservation des forêts tout en améliorant les conditions de vie des communautés locales.

En conclusion

Planter pour un avenir meilleur ne se résume pas à une simple action de reboisement. Cela nécessite une compréhension approfondie de la complexité des écosystèmes forestiers, ainsi qu’un engagement continu à tous les niveaux de la société. Grâce à des initiatives telles que celles d’Aroma Forest, nous pouvons espérer préserver ces précieux écosystèmes pour les générations futures.